La récupération d’eau de pluie est une pratique ancestrale qui connaît aujourd’hui un regain d’intérêt. Elle permet nons seulement de réduire notre consommation d’eau potable, de faire des économies sur notre facture d’eau, de contribuer à la préservation de l’environnement, mais aussi de gagner en autonomie et être moins dépendant du réseau classique. Avant de vous lancer dans l’installation d’un système de récupération d’eau de pluie, il est important de connaître la réglementation en vigueur. En France, l’utilisation d’eau de pluie est encadrée par l’arrêté du 21 août 2008. Il autorise l’usage de l’eau de pluie récupérée pour l’arrosage, le nettoyage extérieur et les toilettes. L’utilisation pour la lessive est possible, mais uniquement à titre expérimental et sous réserve de traitement adapté. L’usage de l’eau de pluie pour la boisson, la cuisine ou l’hygiène corporelle est strictement interdit.
Quel type de cuve à eau choisir ?
Le choix de votre système de récupération d’eau de pluie est primordial pour optimiser la collecte et l’utilisation de l’eau par la suite. Plusieurs facteurs entrent en jeu : le type de cuve, sa capacité, le matériau utilisé et les équipements complémentaires.
Cuves aériennes
Les cuves aériennes sont installées en surface, généralement à proximité de votre habitation. Elles sont particulièrement adaptées pour les petits jardins ou les budgets limités.
Caractéristiques détaillées :
- Capacité : De 100 à 2 000 litres en général, avec des modèles pouvant aller jusqu’à 5 000 litres pour les plus grandes.
- Installation : Simple et rapide, ne nécessitant pas de travaux de terrassement.
- Coût : Relativement abordable, à partir de 50 € pour les petits modèles jusqu’à 500 € pour les plus grands.
- Durée de vie : 10 à 20 ans en moyenne, selon le matériau et l’entretien.
Avantages :
- Faciles à installer soi-même, sans besoin de faire appel à un professionnel
- Accès aisé pour l’entretien et la maintenance
- Possibilité de les déplacer si nécessaire
- Visualisation directe du niveau d’eau
Inconvénients :
- Encombrement dans le jardin, pouvant être inesthétiques
- Sensibles aux variations de température (gel en hiver, chaleur en été)
- Risque de prolifération d’algues due à l’exposition à la lumière
- Capacité plus limitée que les cuves enterrées
Conseils d’utilisation :
- Optez pour des modèles opaques pour limiter le développement d’algues.
- Installez la cuve sur une surface plane et stable (dalle béton, lit de gravier compacté).
- Prévoyez un emplacement à l’ombre pour préserver la fraîcheur de l’eau.
- Équipez votre cuve d’un couvercle sécurisé pour éviter les accidents et la pollution de l’eau.
Cuves enterrées
Les cuves enterrées sont placées sous terre, les rendant invisibles depuis la surface. Elles sont idéales pour les grands jardins ou les besoins importants en eau.
Spécificités détaillées :
- Capacité : De 1 500 à plus de 10 000 litres, certains modèles atteignant 80 000 litres pour les très grands besoins.
- Installation : Nécessite des travaux de terrassement importants et souvent l’intervention de professionnels.
- Coût : Plus élevé, de 1 000 € à plus de 10 000 € selon la capacité et le matériau, sans compter les frais d’installation.
- Durée de vie : 30 à 50 ans, voire plus pour les cuves en béton.
Avantages :
- Grande capacité de stockage, permettant de couvrir des besoins importants
- Préservation de l’esthétique du jardin, la cuve étant invisible
- Protection contre le gel et les variations de température
- Eau plus fraîche et mieux préservée des contaminations extérieures
Inconvénients :
- Installation complexe et coûteuse, nécessitant des travaux de terrassement
- Entretien moins facile en raison de l’accès limité
- Nécessité d’une pompe pour l’utilisation de l’eau (sauf en cas de pente naturelle)
- Risque de remontée de la cuve en cas de nappe phréatique haute ou de terrain argileux
Conseils d’installation et d’utilisation :
- Réalisez une étude de sol avant l’installation pour éviter les problèmes de remontée.
- Prévoyez un regard d’accès suffisamment large pour faciliter l’entretien.
- Installez un système de filtration efficace en amont pour limiter l’entretien de la cuve.
- Optez pour une pompe immergée ou de surface selon vos besoins et la configuration de votre terrain.
Cuves souples
Les cuves souples sont des réservoirs en matériau flexible, souvent installés dans un abri ou un local technique. Elles offrent une solution intermédiaire entre les cuves aériennes et enterrées.
Description détaillée :
- Capacité : De 100 à plus de 5 000 litres, avec des modèles allant jusqu’à 50 0000 litres pour les usages agricoles ou industriels.
- Matériau : Généralement en PVC armé ou en polyester enduit de PVC.
- Installation : Facile et rapide, nécessite une surface plane et propre.
- Coût : Intermédiaire, de 200 € à 2 000 € selon la capacité, hors frais d’abri éventuel.
- Durée de vie : 10 à 15 ans en moyenne, en fonction des conditions d’utilisation et de stockage.
Avantages :
- Installation facile et rapide, sans travaux de terrassement
- Peu encombrantes une fois vides
- Adaptables à des espaces restreints ou difficiles d’accès
- Coût intermédiaire entre cuves aériennes et enterrées
Inconvénients :
- Nécessitent un abri ou un emplacement protégé pour éviter les dégradations
- Durée de vie potentiellement plus courte que les cuves rigides
- Risque de perforation si mal protégées
- Peu esthétiques
Conseils d’utilisation :
- Installez la cuve sur une surface parfaitement plane et lisse pour éviter les risques de perforation.
- Prévoyez un abri ou une protection contre les UV et les intempéries pour prolonger la durée de vie.
- Vérifiez régulièrement l’état de la cuve pour détecter d’éventuelles fuites ou dégradations.
- Optez pour des modèles avec renforcement aux angles pour une meilleure résistance.
Quelle capacité choisir ?
Le choix de la capacité de votre cuve dépend de plusieurs facteurs qu’il est important de bien évaluer pour optimiser votre système de récupération d’eau de pluie.
Voici quelques facteurs à considérer :
- Surface de toit : C’est le premier élément à prendre en compte. Plus votre surface de toit est importante, plus vous pourrez collecter d’eau.
- Pluviométrie de votre région : La quantité de pluie annuelle varie considérablement selon les régions. Consultez les données météorologiques locales pour avoir une estimation précise.
- Vos besoins en eau : Réfléchissez à vos usages (arrosage, toilettes, nettoyage, etc.) et estimez vos besoins quotidiens ou hebdomadaires.
- Période d’utilisation : Déterminez si vous utiliserez l’eau toute l’année ou principalement pendant la saison chaude.
- Espace disponible : La place dont vous disposez peut limiter la taille de la cuve que vous pouvez installer.
N’hésitez pas à consulter notre article détaillé pour calculer vos besoins en eau.
N’oubliez pas de prendre en compte les périodes de sécheresse potentielles dans votre région. Il peut être judicieux de surdimensionner légèrement votre cuve pour avoir une réserve en cas de besoin.
Quel matériau choisir ? Avantages et inconvénients
Le choix du matériau de votre cuve est crucial pour la durabilité et l’efficacité de votre système de récupération d’eau de pluie. Voici une analyse détaillée des principaux matériaux disponibles :
Plastique (polyéthylène)
Avantages :
- Léger et facile à installer, idéal pour les cuves aériennes
- Résistant à la corrosion et aux produits chimiques
- Peu coûteux, rendant les grandes capacités accessibles
- Disponible dans une variété de formes et de couleurs
- Recyclable en fin de vie
Inconvénients :
- Durée de vie limitée (20-30 ans) par rapport à d’autres matériaux
- Peut se dégrader au soleil (pour les cuves aériennes) si non traité anti-UV
- Risque de déformation sous pression pour les cuves enterrées si mal installées
- Peut donner un léger goût à l’eau au début de l’utilisation
Coût indicatif : 50 € à 1000 € selon la capacité.
Béton
Avantages :
- Très durable (50 ans et plus) avec un entretien minimal
- Maintient l’eau fraîche grâce à ses propriétés isolantes
- Résistant aux pressions du sol, idéal pour les cuves enterrées
- Neutralise l’acidité naturelle de l’eau de pluie
- Peut supporter de lourdes charges en surface (voitures, etc.)
Inconvénients :
- Lourd et difficile à installer, nécessitant des équipements spéciaux
- Plus coûteux à l’achat et à l’installation
- Risque de fissures à long terme si le terrain est instable
- Difficile à réparer en cas de dommages
Coût indicatif : 1 000 € à 5 000 € selon la capacité, hors frais d’installation.
Métal (acier galvanisé)
Avantages :
- Robuste et durable (30-50 ans avec un bon entretien)
- Recyclable et écologique
- Esthétique moderne, s’intègre bien dans certains styles architecturaux
- Plus stable que le plastique
- Résistant aux UV et aux variations de température
Inconvénients :
- Risque de corrosion à long terme si le revêtement est endommagé
- Peut chauffer l’eau en été pour les cuves aériennes
- Coût plus élevé que le plastique
- Nécessite un entretien régulier pour prévenir la rouille
Coût indicatif : 500 € à 3 000 € selon la capacité.
Critères de choix supplémentaires
Au-delà du type de cuve, de sa capacité et du matériau, d’autres critères sont à prendre en compte pour faire le meilleur choix :
Esthétique et intégration paysagère
Pour les cuves aériennes, choisissez un modèle qui s’harmonise avec votre extérieur. Le plastique est souvent peu esthétique et son exposition au soleil favorise le développement des algues. Pensez à la végétalisation autour de la cuve pour la dissimuler et la protéger. Vous pouvez aussi créer un bardage en bois autour.
Facilité d’installation et d’entretien
Si vous avez peu de compétences en bricolage et si vous n’avez le budget pour faire appel à un professionnel, préférez une cuve aérienne qui est généralement plus facile à installer soi-même. Pensez aussi à l’avenir et à l’entretien. Considérez l’accessibilité pour l’entretien, surtout pour les cuves enterrées. Optez pour des modèles avec des ouvertures larges pour faciliter le nettoyage.
Durabilité et résistance
Lors du choix de votre cuve à eau, tenez compte des conditions climatiques de votre région (gel, chaleur, UV). Par exemple, dans les régions venteuses, le choix d’une cuve enterrée peut être judicieux.
Comment avoir de la pression à la sortie d’un récupérateur d’eau ?
Une fois votre récupérateur d’eau choisi, pour obtenir une pression suffisante à la sortie de votre récupérateur d’eau il vous sera indispensable de mettre en place un système adéquat. Que ce soit pour l’arrosage du jardin, le nettoyage extérieur ou l’alimentation de vos toilettes, une bonne pression permet d’optimiser l’utilisation de votre eau de pluie. Voici les différentes solutions pour y parvenir :
1. Utilisation de la gravité
Placez simplement votre cuve en hauteur par rapport aux points d’utilisation. Si votre terrain le permet, vous pouvez utiliser la force de gravité pour créer une pression naturelle. Vous pouvez aussi installer la cuve sur un support surélevé. Prévoyez environ 1 mètre de hauteur pour chaque 0,1 bar de pression souhaitée.
Avantages :
- Aucune consommation d’énergie
- Système silencieux et sans entretien
Inconvénients :
- Pression limitée (environ 0,1 bar par mètre de dénivelé)
- Nécessite une configuration de terrain adaptée
2. Installation d’une pompe de surface
Une pompe de surface est placée à l’extérieur de la cuve et aspire l’eau pour la mettre sous pression. On retrouve deux types de pompes. Les pompes centrifuges, idéales pour les grands débits et les pompes à jet pour les hauteurs d’aspiration importantes.
Avantages :
- Installation facile et maintenance aisée
- Adapté aux cuves enterrées et aériennes
- Possibilité de fortes pressions
Inconvénients :
- Peut être bruyante
- Risque de désamorçage si l’air entre dans le circuit
3. Utilisation d’une pompe immergée
Cette pompe est placée directement dans la cuve d’eau de pluie.
Avantages :
- Silencieuse
- Pas de problème d’amorçage
- Adaptée aux grandes profondeurs
Inconvénients :
- Accès plus difficile pour la maintenance
- Peut chauffer l’eau légèrement
4. Système de surpresseur
Un surpresseur combine une pompe et un ballon de pression pour maintenir une pression constante.
Avantages :
- Pression constante même en cas de faible demande
- Démarrage automatique selon les besoins
- Idéal pour l’alimentation de la maison (toilettes, lave-linge)
Inconvénients :
- Coût plus élevé
- Installation plus complexe
Comment optimiser la pression ?
- Dimensionnement correct : Choisissez une pompe adaptée à vos besoins en termes de débit et de pression.
- Entretien régulier : Nettoyez les filtres et vérifiez l’état des joints pour maintenir les performances.
- Tuyauterie adaptée : Utilisez des tuyaux de diamètre suffisant pour réduire les pertes de charge.
- Protection contre le gel : Isolez les tuyaux et la pompe en hiver pour éviter les dommages dus au gel.
- Système de filtration : Installez un bon système de filtration pour protéger la pompe et les équipements en aval.
- Régulateur de pression : Utilisez un régulateur si la pression est trop élevée pour certains usages.
Quel système choisir pour avoir de la pression ?
Pour un simple arrosage de jardin : Une pompe de surface suffit amplement. Ou simplement la gravité.
Pour un usage extérieur : Une pompe immergée sera idéale.
Pour une utilisation domestique complète : Optez pour un système de surpresseur.
Conclusion
Choisir le bon système de récupération d’eau de pluie est une décision importante qui nécessite une réflexion en amont. En prenant en compte tous les aspects détaillés dans cet article – type de cuve, capacité, matériaux – vous serez en mesure de faire un choix qui correspondra à vos besoins spécifiques et à votre situation. N’oubliez pas de voir à long terme. Vos besoins peuvent évoluer dans les mois ou les années à venir, il est préférable de les anticiper.